La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), promulguée le 10 février 2020, marque un pas décisif dans la lutte contre le gaspillage et pour la préservation des ressources naturelles. En bouleversant le modèle linéaire traditionnel “produire-consommer-jeter”, cette législation ambitieuse s’inscrit dans une logique de transition vers une économie circulaire, où chaque produit est conçu pour minimiser son impact environnemental tout au long de son cycle de vie.
Les cinq grands axes de la loi AGEC
Cette loi s’organise autour de cinq axes principaux :
- Fin des plastiques à usage unique :
La loi prévoit une suppression progressive des plastiques à usage unique d’ici 2040. Cela signifie qu’elle veut ainsi renforcer la lutte contre la pollution plastique. - Meilleure information pour les consommateurs :
Les critères environnementaux, tels que la réparabilité, la recyclabilité et l’utilisation de matières recyclées, doivent désormais être mis en avant pour orienter les choix des consommateurs. - Promotion du réemploi et lutte contre le gaspillage : Cela inclut l’interdiction de la destruction des invendus non alimentaires.
- Renforcement de la durabilité des produits :
Des exigences d’éco-conception sont imposées pour garantir une durée de vie prolongée des produits. - Éco-conception renforcée :
Les fabricants sont incités à intégrer des matériaux recyclés et à limiter l’empreinte environnementale dès la phase de fabrication.
Loi AGEC : un impact direct sur les imprimeurs
Le secteur de l’imprimerie est directement concerné par des mesures spécifiques pour réduire son impact environnemental.
1. Interdiction des huiles minérales dans les encres
À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les encres contenant des huiles minérales seront interdites pour toutes les impressions publiques. Les imprimeurs devront alors se tourner vers des alternatives conformes aux nouvelles normes environnementales.
2. Éco-conception des produits imprimés
Les imprimeurs doivent élaborer des plans d’éco-conception qui incluent l’utilisation de papiers recyclés ou certifiés et la réduction des déchets lors des processus de fabrication. Un bilan de ces actions sera ainsi obligatoire tous les cinq ans.
3. Interdiction des imprimés publicitaires sur véhicules
Depuis 2021, il est interdit de déposer des prospectus sur les pare-brises des voitures, afin de limiter les déchets sauvages.
4. Extension de la Responsabilité Élargie du Producteur (REP)
Dès 2025, les emballages professionnels entreront dans le cadre de la REP ! Les entreprises devront financer et organiser la collecte et le recyclage des emballages, tout en atteignant des objectifs de réemploi et de réutilisation.
5. Suppression des films plastiques pour le routage
En vigueur depuis 2022, cette interdiction oblige donc les imprimeurs à adopter des alternatives durables comme les enveloppes en papier ou les films biodégradables.
Encourager la transparence et l’engagement des entreprises
La loi AGEC impose ainsi une transparence accrue sur les impacts environnementaux des produits imprimés. Les informations sur la recyclabilité, la présence de matières recyclées ou de substances dangereuses doivent être accessibles aux consommateurs, en particulier pour les grandes entreprises réalisant plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Conclusion : une opportunité de transition durable
En structurant ses mesures autour d’objectifs concrets et ambitieux, la loi AGEC incite non seulement les consommateurs à des comportements plus responsables, mais engage aussi les entreprises vers une transition écologique essentielle. Pour les imprimeurs, ces exigences représentent une occasion de se réinventer en s’inscrivant dans une démarche durable et en répondant aux attentes croissantes des consommateurs pour des produits plus respectueux de l’environnement.